Cerise galactique

Cerise galactique

Plus vide que le Noir

Cette histoire à la fois triste et belle vous est présentée par...

... Mistinguette !!!

 

Cela faisait longtemps qu’elle ne comprenait pas ce qui se passait. Puis elle vit une ombre. Mais une ombre qui n’avait pas de dimensions. Une ombre qui bougeait, mais qui restait en place. Une ombre instable mais immobile. Elle était là, omniprésente, mais absente.
La fille pressa le pas, ne se rappelant plus où elle devait aller. L’ombre était perspicace, elle s’accrochait à elle, comme incapable de la lâcher, aspirant sa raison, sa joie de vivre. La jeune fille sentait une présence fétide dans tout autour d’elle, dans son dos, dans sa poitrine. Son cœur battait la chamade, mais voulait cesser toute activité.

 
Des voix lui retentissaient dans la tête. Elle était incapable de concevoir ce qui lui arrivait, comment, et surtout pourquoi. Elle marchait, marchait, marchait. La route lui semblait de plus en plus longue, de plus en plus dangereuse. Le chemin ne cessait jamais, il s’allongeait. Elle baissa les yeux sur son corps, mais celui-ci n’était plus que poussière. La matière qui formait son corps, et même son âme n’était plus. Les voix lui disaient : «N’essaie pas de te défaire de nous. Nous sommes là. Nous avons toujours été là. En toi.» Et sa tête commença à la faire souffrir. Elle aurait voulu se prendre le crâne à deux mains, elle aurait voulu comprendre ce qui lui arrivait, mais elle n’arrivait plus à penser.

 
L’ombre la rattrapa, lui pressa tout le corps. La fille voulait se recroqueviller sur elle-même, mais n’en trouvait pas la force. Elle ne parvenait même pas à voir ce qui la retenait. Sa respiration s’accéléra, les gouttes de sueur perlaient sur son front. Elle avait peur. Elle pria de son for intérieur, avec le peu de foi qu’elle avait amassée au cours de sa vie, malgré les valeurs chrétiennes de son entourage. Elle aurait voulu ne pas y croire, ne pas croire à la chose qui l’écrasait le système respiratoire. Ses poumons étaient sur le point d’éclater, tout comme son cœur, qui ne semblait plus être présent.
Et toute la lumière cessa de parvenir jusqu’à ses yeux. Tout sombra dans l’obscurité, cette même obscurité qui vous met mal a l’aise, sûrement parce qu’il vous confronte a vous-même, sans distraction matérielle. Le noir total. Le noir opaque. Le noir désespéré.

 
La fille ne sentait plus la chose la presser. Elle se sentait bien, terriblement bien. Mais avec un sentiment de peur, minime, mais qui lui grugeait l’estomac. La peur régnait, malgré le calme. Elle avait peur. Mais bien. Comme soulagée.
Elle regarda autour d’elle et ne vit rien. Plus que le noir, le vide. Les voix avaient cessées. Tout avait arrêté, et pour le mieux. Mais elle ne voyait rien, pas même le noir.

 

C’est alors qu’elle réalisa qu’elle était morte.

 

Source : faismoipeur.com



03/12/2015
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